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Un été à Toronto
24 avril 2009

I'm ouf of here!

Je suis une fugitive !

Hier, j’ai passé ma soirée à traquer toutes les annonces une à une, n’ayant qu’une idée en tête, me barrer de cet asile de fous où je me sentais observée en permanence. En plus, alors que je coupais mes tomates (avec un petit couteau normal), Morgonn (la foldingue) m’a montré son « tiroir de couteaux », pour me montrer quel couteau coupait très bien les tomates (ça ressemblait aux énormes couteaux à pain qu’on a en France… mon petit couteau suffisait tout à fait), et elle m’a par la même occasion montré les couteaux très aiguisés, qui ressemblent en fait à de gros couteaux de boucher !! Qu’est-ce qu’elle fabrique avec ça ? J’ai mangé toute seule dans la cuisine, pendant qu’elle et l’autre coloc regardaient des séries débiles à la télé, elles m’ont plus ou moins ignorée… (Tant mieux remarque, je n’avais pas le cœur à raconter ma vie !). J’ai pu constater une fois de plus que la maison n’était pas vraiment propre. Cette folle a juste des grosses manies de névrosée, rien à voir avec la propreté.

J’ai envoyé un mail de détresse à Amélie, une fille qui était avec moi en licence et qui passe l’année ici en tant qu’assistante à l’université ; elle m’avait dit qu’elle pourrait m’héberger si besoin. Je l’ai donc suppliée de venir à mon secours, de m’héberger pour le weekend éventuellement... Sans obtenir de réponse, je me suis couchée, j’ai un peu mieux dormi que la nuit précédente (lors de laquelle je m’étais réveillée toutes les demi-heures, donc ce n’était pas dur de faire mieux).

Le matin, j’ai parlé à deux ou trois personnes sur msn, qui m’ont toutes dit de me barrer. Il n’était même plus question que je reste quelques jours de plus, je me sentais trop mal, j’ai même failli partir directement avec toutes mes valises, mais je me suis dit que j’en parlerais d’abord avec Sabine (ma « collègue »). Lorsque je suis descendue, Morgonn était déjà levée, elle qui pourtant se réveille toujours tard (elle m’a dit je ne sais combien de fois d’être silencieuse le matin puisqu’elle se lève vers 10h généralement). Elle m’a dit de la rejoindre dans la cuisine. A peu près tout ce que j'avais mis à la poubelle depuis la veille, elle l'avait sorti de la poubelle… Et elle m’a dit « Ok, alors ça, ça va dans cette poubelle, et puis ce pot de yaourt, tu ne le jettes pas, tu le rinces, et tu le mets là… » Elle avait aussi mis des énormes écriteaux sur chacune des 5 ou 6 poubelles pour me rappeler de quoi il s’agissait. Puis elle m’a dit « Tu devrais venir avec nous quand on regarde la télé le jeudi soir, plutôt que de manger seule dans ton coin ! » J’ai dit « Euhh, oui, ok, bien sûr ! », tout en sachant que ça ne sera jamais le cas… Bref, ça me saoulait déjà tellement de la voir que je suis partie sans prendre de petit déjeuner. Je la soupçonne d’ailleurs de s’être levée uniquement pour m’expliquer qu’il fallait laver mes pots de yaourt. Lorsque je suis arrivée au bureau, j’ai discuté avec Sabine, qui m’a dit de partir de cette maison au plus vite… Entretemps, Amélie, ma sauveuse, m’avait répondu qu’elle pouvait m’accueillir sans problème. OUF !

C’est là que nous avons mis au point notre mission secrète : la planification de mon évasion ! Sabine m’a dit qu’il ne valait mieux pas attendre, alors nous avons tout laissé en plan. Elle a annulé le chèque, qui n’avait pas encore été encaissé, puis nous sommes parties à l’aventure, espérant que Morgonn ne serait pas là. Sabine ne voulait pas que j’y aille toute seule, comme elle dit, on ne sait jamais avec ces gens… Elle m’a dit « Bon, garde ton portable, si jamais on a un souci, on appelle la police. Ce n’est pas pour t’inquiéter, tout le monde appelle la police pour rien ici ! Mais cette fille est totalement folle. Et il vaut mieux que ce soit nous qui envoyions la police contre elle, plutôt que l’inverse. » En arrivant, la voie semblait libre : nous sommes montées au deuxième sans enlever nos chaussures (AH AH AH !) et là on a fait mes valises plus vite que l’éclair, je n’ai jamais fait des valises aussi vite et aussi mal, on a tout flanqué n’importe comment. Elle m’a dit « Va chercher tes affaires dans la salle de bain, vite, j’enlève tes draps !! » Ça devait être assez drôle à voir. Sur ma table, j’ai laissé la clé et un chèque pour les deux nuits. On a descendu mes énoooooooormes valises tant bien que mal dans l’escalier minuscule, à toute vitesse. L’une des valises était mal fermée, elle m’a dit « Pas grave ! On la fermera sur la rue ! Vite ! » Un vrai film d’action, c'est moi qui vous le dis !

Dehors, on était en nage, on a remonté la rue aussi vite que possible, les voisins de Morgonn m’ont fait coucou et un sourire, j’ai senti un genre de connivence, du style : tu fais bien de partir de chez cette cinglée.

Arrivées en haut de la rue, Sabine a appelé un taxi, je voulais payer, elle n’a même pas voulu ! Le chauffeur a mis dix minutes à mettre mes valises dans le coffre, ça ne rentrait pas. C’est dire si j’ai emmené toute ma vie ici ! Je ne sais pas comment remercier Sabine pour tout ça. Je suis absolument incapable de porter mes deux valises toute seule. (L’autre fois, à l’hôtel, j’ai mis 10 minutes à faire dix pas jusqu’à l’ascenseur. Pourtant elles roulent, mais elles sont tellement énormes qu’elles s’entrechoquaient et se cognaient dans les murs du couloir… Oh la la, encore un épisode qui aurait été drôle à raconter, je n’ai pas eu le temps !) J’aurais aussi eu très peur de partir en douce toute seule. Qui sait, Morgonn m’aurait peut-être poursuivie en me jetant des poubelles de déchets organiques ou encore en me menaçant avec son couteau de bouchère.

J’ai ensuite fait un mail à cette charmante tarée, pour lui dire que j’étais partie, que j’avais laissé un chèque et les clés. Elle m’a répondu, « Comme c’est bizarre ! Et en traînant ta valise rouge, tu as laissé des traces rouges sur mon tapis. La prochaine fois, ne signe pas de bail. » Je crois qu’elle n’a pas encore capté qu’on avait annulé son premier chèque… Mais bon, j’ai confiance en mes patrons, ils m’ont dit qu’elle ne pouvait rien faire : on a payé pour mes deux nuits, je n’ai rien volé ni endommagé (pfff son tapis, je n’y crois pas une seconde, j’avais traîné mes valises de la même manière à l’aller, elle m’avait même aidée), et je l’ai prévenue aimablement. Sabine m’a dit « Si elle veut nous menacer, Jacques lui parlera », Jacques c’est mon patron, et je sais qu’elle ne fera pas la fière longtemps ah ah ah, et elle est trop pauvre pour se payer un avocat. On s’attend quand même à la voir débarquer au bureau mais Sabine m’a dit que si c’était le cas, elle lui dirait de s’en aller, ou on appellerait la police. Après Anne-Sophie, puis Amélie, Sabine est ma troisième sauveuse !

Oups, j’ai encore écrit un roman, je ne peux pas m’en empêcher, quand je commence, je ne m’arrête plus… Et je n’ai pas encore fini cet article !

Cet après-midi, je suis allée visiter la maison où il y a cinq autres locataires… Et là, définitivement, c’est NON, c’était terriblement crade ! En entrant, il fallait monter un escalier recouvert de moquette épaisse vert turquoise, absolument dégoûtante, pleine de poussière, de saletés, de taches, de miettes, de tout ce qui peut être crade. La chambre libre n’était pas trop mal, cela dit (lit, bureau, grande fenêtre, Internet, TV+câble), mais quand j’ai vu la cuisine, j’ai définitivement capitulé. Les plaques électriques étaient recouvertes d’une sorte de graisse jaune et d’autres substances indéfinissables, les placards étaient ouverts et laissaient entrevoir de la vaisselle à peine propre entassée n’importe comment. En plus je n’aimais pas du tout du tout l’air pervers du proprio qui me faisait visiter, il n’arrêtait pas de s’arrêter de parler pour me fixer et me sourire, j’ai prétexté être très pressée et le rappeler plus tard. NON je ne vivrai pas là ! Cette fois j’ai bien l’intention de faire attention à tout, avant de dire oui. Je sais qu’en coloc, j’aurai du mal à trouver un appart nickel, mais là c’était immonde.

Là, je suis dans un café, il est 18h, j’ai une autre visite à 19h30, Amélie va y aller avec moi. Je la retrouve là-bas, ensuite je retourne chercher mes affaires au bureau et j’ « emménage » chez elle ! OUF ! J’aurais été prête à dormir au bureau, plutôt que de rester dans cette horrible maison. C’était devenu physique, je ne supportais plus rien, ma chambre était sombre en plus, mes stores se baissaient tout le temps tout seuls, le plafond est bas donc je me sentais totalement claustrophobe… Gloups ! Je suis tombée sur la pire tarée de Toronto, c’est un fait.

A suivre je pense, elle va bien appeler, ou débarquer au bureau, avec sa guitare, une poubelle sur la tête et ses chats sous le bras. Oui, elle est musicienne, hier soir j’ai eu droit au piano, à la guitare puis au chant… Je préfère me passer de commentaires ! Cette timbrée est sortie de ma vie et je crois que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps !

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Commentaires
S
J'ai bien fait de dire que la série "Fanny en coloc" était géniale.<br /> <br /> Je n'inmaginais pas tel rebondissement. Je me suis régalée en lisant ta fugue avec Sabine. Heureusement tu es bien tombée avec elle et ton patron.<br /> <br /> Ca crée des liens ca, le boulot n'en sera que plus sympa.
L
Alors ou ça en est tt ça, tes fans sont en attente... Ma pauvre a cause de ta vie de folie et de ton style trop genial tu vas passer plus de temps à nous narrer ta vie a Toronto qu'a en profiter. Dommage pour toi, génial pour nous !<br /> Bisous
M
Bon un grand OUF oui... t'es partie, bonne chose de faite ! <br /> Suis contente de t'avoir entendue au tel tout à l'heure. L'aménagement dans ton futur logement est donc en bonne voie (je vais pas tout dévoiler, tu le fais avec brio !), tu vas pouvoir enfin te détendre et profiter tranquillement et dans un cadre agréable de tes moments de repos !<br /> Jack va être rassurée, elle suit tes péripéties chaque matin à son réveil elle aussi !<br /> Je t'embrasse fort ma chérie.<br /> Maman
C
Olala mais je suis restée 2jours sans aller sur ton blog et il s'est passé TOUT CA !!<br /> C'est incroyable ce truc de Morgonn là, ma pauvre franchement je suis bien soulagée que tu te sois barrée : t'as eu trop raison. J'espère vraiment que tu vas trouver une colloc mieux que ça pour enfin pouvoir t'installer. Courage ma Léonne you can do it !<br /> Gros gros bisous
F
mieux que "mission impossible" nifa! en esperant que tu trouves rapidement un logement
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